Vayechev  /  Yossef le Juste

   

   La sainteté de Yossef sanctifie le monde entier. horribles souffrances. Un an dans la maison de Potifar et douze ans de prison.

   Le Midrash raconte que la femme de Potifar venait vers Yossef trois fois par jour pour le tenter. Chaque jour, elle venait le poignarder avec des épingles, avec des aiguilles, avec des peignes de fer. Comme il est dit dans Psaumes 105 à propos de Yossef le Juste : « son âme a été mise aux fers ». Elle lui disait : « je vais rendre tes yeux aveugle. Je vais prendre tes yeux ». Yossef lui répondait : « Hachem donne la vue aux aveugles. Hachem m’ouvrira les yeux ». Elle lui enfonçait des épingles sous son menton pour qu'il lève la tête et la regarde. Mais lui, il n'a jamais ouvert ses yeux. Quand elle lui dit : « je vais te forcer à t’agenouiller et je vais t’humilier », il répondait : « Hachem redresse les courbés ». « Tu resteras ici emprisonné à vie, tu n’en sortiras jamais ». Il lui répondait : « Hachem libère les prisonniers ».

   La sainteté de Yossef a sanctifié le monde entier. Lorsque Yossef vivait, même le sol était saint. Et c'est l'explication du verset : « ... parce qu’ils vendent le juste pour de l'argent et le pauvre pour une paire de sandales » (Amos 2:6). Les frères ont vendu Yossef pour des chaussures. Comment expliquer l'expression « pour des chaussures » ? Personne ne vend son propre frère pour des chaussures ! Qu’est-ce que cette expression, vendre son frère pour des chaussures? Où a-t-on entendu que l’on vende son frère pour des chaussures ? N'avaient-ils pas de chaussures ? Un étudiant du Gaon explique dans son livre « Pelach HaRimon », Yossef le Juste gardait totalement ses yeux. Il a sanctifié toute l'étendue du monde, y compris toute la terre d'Israël. Toute la terre d'Israël a été sanctifiée par la sainteté du saint Temple. Aussi chacun pouvait se promener partout en Israël sans chaussure, tout comme on le faisait dans le saint Temple en raison de sa sainteté. De même, au temps de Yossef, on pouvait aller partout sans chaussure ! Il y avait une telle sainteté dans chaque endroit, personne ne sentait les épines ou les pierres. Mais c’était tant qu’ils croyaient en Yossef et ne songeaient pas à le vendre. Alors, aucune épine ne les piquait. Ils étaient saints, tout était saint.

  
Les frères ne savaient pas qui était le Tsaddik, le juste. Que par son mérite toute la terre était remplie de sainteté. Chacun pensait que cela provenait de son propre mérite. Ils ne croyaient pas que c’était par le mérite de Yossef. Au moment où ils ont vendu Yossef tout s'est arrêté. Ils n’ont plus ressenti la sainteté de la terre. La terre est redevenue simplement de la terre. Tout à coup, ils ont ressenti combien tout pique, tout fait mal. Et aussitôt ils ont eu besoin de chaussures. Le Yerushalmi dans la Massehet Peah ramène que Yossef a réprimandé ses frères parce qu’ils regardaient les femmes du pays. Il leur a dit : « Qu'est-ce que vous regardez ? » Ils lui répondirent : « à nous cela ne cause aucun dommage ». Mais Yossef a estimé que même si un homme est saint et pur, et que ce qu’il observe ne lui cause aucun dommage, il lui est malgré tout interdit de regarder. Parce que la vision en elle-même est dommageable. Rabbi Nathan explique que lorsqu’on regarde il sort des yeux de puissants éclairages, des lumières merveilleuses. Toute la force vive d'un homme passe à travers son regard. Toute son âme et toute son âme animale, il transfère tout vers ce qu'il regarde. Parce que l'essence même du regard, de l’observation, transfère de l’énergie, une force de vie. Quand une personne pleine de Torah, pleine de prières, pleine de spiritualité, regarde en direction des « écorces », vers des mécréants, alors elle leur donne de sa force et de sa vie. C’est la réprimande exprimée par Yossef à ses frères : « il est possible que cette vision ne vous cause aucun dommage. Etant donné que vous êtes les chefs des tribus de Hachem votre sainteté est élevée. Mais, par la nature même de votre regard, vous transférez des forces à « l’autre tendance » et à l’impureté. Et c'est pourquoi pour vous c’est interdit de regarder ».

 
   Le Tour, Orah Haim 1, le Tanna déclare : « rapide comme un aigle » se réfère à la spécificité de la vue. Elle est comparée à un aigle planant dans l'air. Ainsi, il en va de la vision de l’œil. C'est-à-dire que vous devez renforcer vos yeux, pour ne pas voir de mauvaises choses. Car c'est le début du péché. Lorsque l’œil voit, le cœur désire, et le corps termine l’action. « Soyez aussi rapide pour fermer les yeux qu’un aigle ». Ainsi, le Tour commence son immense travail ! Si une personne ouvre les yeux et va avec les yeux ouverts, toute la Torah qu'il apprend va vers les « écorces », aux ennemis, aux méchants. Tout va vers eux. Il les anime et leur donne du pouvoir. Parce que leur existence vient de toi, leur vitalité, leur puissance sont dérivées de ce que tu as appris. Si tu as appris durant dix heures et dit 600.000 lettres, à cause d’un regard vers des choses interdites, tu donnes de la vie à toutes les « écorces », et toutes les 600.000 lettres vont chez eux ! Si tu n'avais pas regardé vers eux, ils n'auraient aucun pouvoir ou aucune vie.

  
Si une personne sort dans la rue en protégeant ses yeux, elle élève toutes les étincelles emprisonnées dans les « écorces ». Quand un homme ferme ses yeux, il brûle toutes les « écorces ». Dans chaque « écorce » se trouve une étincelle sacrée. Dès le moment où un homme se trouve dans la rue et il garde ses yeux, l'étincelle est libérée et elle vole vers la sainteté. Rabbi Kamarna écrit dans « Heikhal HaBracha » (Paracha Miketz) que depuis la création du monde les étincelles se trouvent dans les rues et les marchés. Et elles attendent que quelqu'un vienne pour les élever, que quelqu'un vienne pour les réparer. Mais seulement avec les yeux fermés on peut les élever. L'étincelle d’éternité se trouve dans tous les lieux, mais on ne peut pas la voir. Elle est cachée. Car avec des regards défendus on ne peut voir que l’ « écorce ». Et en regardant l’« écorce » nous créons encore une autre « écorce », puis encore une autre « écorce ». Par conséquent, l’homme est dans l’obligation de se contrôler: ne regardez pas ! Si vous regardez alors encore plus d'« écorces »  sont créés, puis encore plus. L'étincelle sacrée qui est coincée dans l’« écorce » reste à l'intérieur, elle est emprisonnée là-bas, et elle nous crie : « Ne regarde pas ! Mon frère, aie pitié de moi, ne regarde pas vers moi. Quand tu me regardes, tu m’enterres. Tu me lies avec encore plus de chaînes ». Et l'étincelle supplie la personne : « Mon frère, aie pitié de moi. Libère-moi de cette prison. Si tu ne regardes pas, tu amènes la délivrance. Jusqu'à présent, personne ne m'a délivrée, personne ne m’a réparée. Aie pitié de moi et libère-moi de la prison : ne regarde pas! En un instant, lorsque tu ne me regardes pas, tu vas abattre un nombre infini de murs et un nombre infini d’« écorces » qui sont autour de moi. »


   Comprenez-le bien, si un ange traverse la rue, il ne procédera à aucune réparation, aucune étincelle ne sera élevée. Parce qu’il n'a aucun mauvais instinct l’incitant à regarder. Il n’est pas attiré vers l’impureté. Mais les hommes sont faits de chair et de sang. Ils doivent sacrifier beaucoup de leur âme afin de protéger leurs yeux. Tout le temps qu'ils passent à travers les rues et les marchés, ils sont soumis à des épreuves très exigeantes. Mais en gardant leurs yeux, ils élèvent et ils réparent toutes les étincelles là où ils se trouvent.

 

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