Paracha Tetsave


« Rappelez-vous ce que vous a fait Amalek »


A Pourim, une personne doit se contrôler elle-même plus qu'à Yom Kipourim. Car le jour de Kipour, nous sommes à la synagogue durant vingt-quatre heures, assis sur nos sièges. Mais le jour de Pourim, nous devons également boire du vin et aussi être joyeux, chanter et danser. Et malgré cela il nous faut tout le temps garder le contrôle de nos sens et être attachés à Hachem.

 

   Tout le monde connait l'obligation qui nous est faite de détruire Amalek. Nous devons tuer et anéantir cet Amalek. Mais qui est Amalek ? Amalek, c'est nous ! Amalek se trouve à l'intérieur de chaque personne. Tant que Amalek est en nous, rien ne va nous aider. Même si nous tuons Haman, alors viendra Sissera, Titus, Vespasien, ou Hitler. Tant qu'une personne n'est pas sortie de ses atteintes contre l'Alliance (les fautes liées à la sexualité), de son arrogance, alors Haman est toujours vivant. Le Satan prendra juste une autre forme. Il apparaîtra dans une autre personne. Lorsque Haman a été tué, cette génération a été sauvée. Mais à chaque nouvelle génération de nouveaux Haman surviennent.


   Haman est créé à partir des fautes. Toute faute donne naissance à un Haman, à un terroriste, à un nazi. Quand un nazi va tuer un Juif, une personne devrait se dire : « J'ai créé ce nazi! », « J'ai créé ce terroriste! » Si je fais Techouva, les terroristes seront brûlés, ils disparaîtront. Alors, qui est Haman ? Qui est Amalek ? Je suis Amalek ! Tant que je suis encore dans ce monde, tant que je suis encore vivant, il n'y aura pas Geoula tant que je ne me transformerai pas, tant que je ne changerai pas. Rien d'autre n'aidera. Il s'agit de « Naafoh Hou » de Pourim. Chaque personne doit se métamorphoser elle-même d'un extrême à l'autre.


   A Pourim est révélée la douceur de la rivière qui coule de l'Eden. A Pourim, tout le monde monte vers le Gan Eden. Tout ce qu'on mange ou boit à Pourim a l'aspect du « vin gardé », du « bœuf sauvage » ou du Léviathan. Ce sont tous les volatiles du Gan Eden. Le Léviathan est du Gan Eden. Le « bœuf sauvage » est du Gan Eden. Le « Kedouchat Yom Tov » dit que grâce à la lumière de Pourim, nous est révélé à nous-mêmes qui nous sommes vraiment. Ceci est dévoilé en particulier le jour de Pourim. Car alors une personne voit effectivement où elle est vraiment maintenant. Elle mérite de constater tous ses défauts, tous ses péchés. Elle prend conscience qu'en vérité elle est Haman.


   Le « Kedouchat Levi » dit qu'au moment où une personne voit sa propre bassesse, où elle se situe vraiment, elle peut tomber dans un désespoir total. Et plus particulièrement le jour de Pourim, elle est dans un grand danger. Parce que tout se dévoile à elle. Elle voit tous ses défauts, ses transgressions par la vision, combien elle est loin de la vraie croyance. A cause de cela elle peut tomber dans un désespoir absolu. Aussi à Pourim une personne doit boire du vin. Comme il est écrit : « Donnez des liqueurs fortes aux malheureux, du vin à ceux qui ont l'âme aigrie » (Prov. 31:6) pour relever leur esprit, afin qu'ils puissent chanter et être heureux. Car dès qu'une personne réalise qu'elle est Haman, qu'elle est le plus grand pécheur, elle va devenir extrêmement angoissée. Par conséquent, nos Sages Z''L ont institué l'obligation de boire du vin à Pourim... Parce que grâce au vin, elle sera en mesure de « Naafoch Hou », précisément elle va tout métamorphoser. Alors, elle voit que c'est vraiment exactement le contraire : même un Haman comme moi, un Racha comme moi, peut prier, peut aller entendre la lecture de la Meguila, même allé au Mikve, même mettre les Tefilines. J'ai mérité de telles merveilleuses Mitsvoth. Alors, il n'y a pas de plus grande sanctification du Nom que cela. Car d'autant plus une personne est éloignée, ainsi sa sanctification du Nom est d'autant plus élevée. Parce que « maudit soit Haman » devient « béni soit Mardochée ». Précisément celui qui sait qu'il est Haman peut mériter de devenir « béni soit Mardochée ».


   Le saint Ari Zal dit que lors de chaque Pourim s'illumine pour nous le « fondement de Abba ». Et cela ne se produit à aucun un autre moment. Le « fondement de Abba » est toujours caché. Lorsque nous lisons la Méguila, une révélation et un lien se produisent et le « fondement de Abba » est révélé. Cette grande lumière descend jusqu'à ce que tout le monde puisse faire une Techouva réelle. Et Mordehai, qui est le « fondement de Abba », se révèle dans toute sa gloire le jour de Pourim. Parce que la révélation de Mordehai c'est la révélation du « fondement de Abba ». Il attire pour nous des miracles et des prodiges. Cet éclairage, c'est la croyance qu'« il n'y a rien d'autre que Hachem » - « Ain Od Milvado ». Il peut y avoir un Assuerus et un Haman. Ils peuvent édicter de terribles décrets. Mais en vérité, ils n'existent pas. Ils ne sont qu'une illusion. Et toutes ces choses n'interviennent seulement pour nous réveiller à la Techouva. Tout Pourim est pour nous ramener à la Techouva. Pourim, ce n'est pas pour faire le fou. Ce n'est pas pour faire éclater des pétards. Il ne s'agit pas de casser, de vomir, de provoquer des dégâts. Pourim c'est pour faire réellement Techouva. Comme nous l'avons vu à Pourim, au fil des générations, que les Breslevers pleuraient des torrents de larmes pendant la lecture Méguila. Ils versaient des torrents de larmes pendant les danses. Et l'obligation de boire du vin à Pourim (Meguila 7b) ne signifie pas devenir complètement ivre. C'est avoir un visage rouge d'émotion. C'est l'attachement.


   Rabbi Nathan dit que le jour de Pourim une personne doit se contrôler elle-même encore plus que le jour de Kipourim. Le jour de Kipourim, nous sommes à la synagogue durant vingt-quatre heures, assis sur notre siège. Mais le jour de Pourim, nous devons boire du vin, chanter, danser et être heureux. Mais, en même temps, nous devons conserver le contrôle de nos sens et nous attacher à Hachem. La raison d'être de boire du vin c'est pour arriver à l'attachement. Pour voir la face de Hachem en face. Le Choulhan Arouh dit qu'une personne ne doit pas penser qu'elle peut devenir tellement ivre et elle ne devra pas dire le Birkat HaMazon, prier Maariv, ou ne pas prier avec intentions. La consommation d'alcool n'est pas pour étourdir. Il est possible de consommer de l'alcool à la seule condition de ne pas en arriver à perdre un seul Minhag, ou de prononcer une seule bénédiction à la légère. L'essence de la Mitsva est d'être heureux : « Le vin réjouit le cœur d'une personne ». Le vin a le pouvoir d'exciter le sang. Et lorsque le sang d'une personne est fluide, il est alors plus facile pour elle de danser, d'être joyeux, et de chanter. Il est plus facile d'être heureux et cela augmente la joie.


   Le jour de Pourim est un indicateur pour l'année toute entière. Car une personne doit être heureuse durant toute l'année. Mais elle ne peut pas être heureuse tout le temps, si ce n'est en s'écartant des normes. Car il faut rester raisonnable, ne pas laisser son esprit divaguer de toutes sortes de façons. Parce que l'esprit doit se définir en fonction de la réalité. Une personne doit se maintenir correctement. Tandis que le vin supprime contrôle mental de la personne sur elle-même. C'est pourquoi Rabbenou nous met en garde de ne pas boire du vin ou des boissons enivrantes durant toute l'année. Mais le jour de Pourim, nous voulons faire le contraire. Nous voulons brûler toutes nos barrières mentales. Et c'est le pouvoir spécial de Pourim. Malgré tout, à Pourim le vin ne devrait pas perturber une personne si elle boit correctement. Nous disons à Pourim : « Le vin entre et les secrets sortent ». Et alors l'amour d'une personne pour Hachem et sa crainte de Hachem sont révélés. Parce que si une personne durant toute l'année est remplie d'amour et d'attachement pour Hachem, lorsque vient le jour de Pourim, elle mérite de danser par amour et attachement à Hachem. Mais si la personne est le contraire, si elle est loin d'être attachée, si elle est coincée dans ses mauvaises Middot, si elle méprise d'autres personnes, si elle parle avec médisance, alors le jour de Pourim, comme elle est étourdie, elle va s'en prendre à d'autres personnes. Parce qu'à Pourim ses barrières mentales sont éliminées par le vin. A Pourim, nous voulons brûler toutes les barrières mentales de l'esprit au moyen du vin, pour que vraiment se révèle notre amour de Hachem. Et nous ne voulons aimer rien d'autre. Aussi, une personne qui durant toute l'année brûle d'amour pour Hachem, elle n'a jamais le temps de le montrer aux autres. Alors quand vient Pourim, elle peut exprimer pleinement son amour pour Hachem pendant vingt-quatre heures.

 



 

 

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