Il y a un niveau encore plus élevé que « Aharon se tut », c’est « afin que mon âme chante pour Ton Honneur et je ne reste pas muet » (Psaumes 30). Cela se voit dans les récits de la Shoah quand des Juifs ont dansé et chanté, même en allant vers les chambres à gaz. On raconte que lorsque les nazis ont mis cinquante jeunes de Vichnitz dans l'une des chambres à gaz, lors de Simhat Torah, au lieu de tomber dans le désespoir absolu, ils ont commencé à danser et à chanter : « Parce que de Tzion sort la Torah, et la parole de Hachem de Jérusalem ». Ils avaient tellement de joie et d'enthousiasme, comme s'ils dansaient à Jérusalem au Mur occidental. Quand les nazis ont vu leur danse, ils ont crié : « Qu'est-ce qui se passe ici ! Pourquoi êtes-vous en train de danser ? Pourquoi chantez-vous ? C'est une hérésie! » Ils voulaient entendre les pleurs des Juifs. Qu'est-ce que c'est, une salle de danse ? Qu'est-ce qui se passe ici ? Est-ce qu’on danse à Auschwitz ? Les nazis ont éclaté à travers les portes et ont hurlé : « Arrêtez de danser. Arrêtez la fête. Ce n'est pas un théâtre ! Ce n'est pas une salle de danse! » Mais les 'Hassidim ont continué à danser joyeusement : « Car de Tzion sort la Torah... » Les nazis leur sont demandés si c'est leur façon de se moquer d'eux. Ils les ont tout de suite sortis de là et ils les ont assurés que demain ils allaient les torturer et les couper en petits morceaux. Ce ne sera pas une mort rapide avec le gaz, mais une mort lente et douloureuse. Demain, nous allons voir comment vous allez danser. Et puis, le lendemain matin, ils ont été informés qu'ils avaient besoin de transférer immédiatement mille travailleurs dans un autre camp. Mais, ils leur manquaient cinquante travailleurs. Quelqu'un a dit : « Il y a cinquante garçons dans cette cabane qui sont de bons travailleurs. Prenez-les ». Et ils les ont mis sur un camion et sortis de là. Par le mérite de leur chant et de leur danse ils sont restés en vie. C'est l'explication du verset : « de la flamme de l'autel nous sortirons en dansant ». Un Juif ne perd pas sa foi, même un moment. Il danse et chante même dans les pires situations.

   Quand une personne a des problèmes, ou a un certain problème, elle ne doit pas tomber dans le désespoir ou perdre sa foi, ne serait-ce une minute. Mais il faut se renforcer avec le chant, la danse et la joie. Alors, il ne s'agit pas simplement de « Aharon est resté silencieux », d'accepter en silence. Au contraire, il faut être au haut niveau de « afin que mon âme chante pour Ton Honneur et je ne reste pas muet ». Chante et danse avec joie même dans le malheur, même dans la souffrance. Chante vers Hachem et remercie pour chaque souffle, chaque respiration. Qu'importe ce que vous vivez ? Votre attitude doit consister à toujours rendre grâce à Hachem pour chaque respiration. Comme il est écrit à propos du roi David : « Par le chef des chantres, mélodies par David ». Lorsque les gens de Ziph sont venus dire à Saül : « David se tient caché parmi nous » (Psaumes 54:1-2). Shaül couru après lui, tout le monde était informé. Les gens de Ziph étaient informés quand il était dans Keïla. Les habitants de Keïla étaient alors informés. Et David a réussi à s'enfuir d'eux que parce qu'il se levait à Hatzot et chantait jusqu'au matin. « Et les Philistins l’ont attrapé à Gat », et il a dit "Lamnatzeach" et il a commencé à chanter et à jouer de la musique. Lorsque Saül entra dans la grotte pour l'attraper, il a commencé à chanter et jouer de la musique. « Ils surveillaient sa maison pour le faire périr » (Psaumes 59:1). Il a vu qu'ils s’étaient déjà rapprochés de sa maison. Ils avaient entouré la maison et bientôt il serait encerclé par des soldats armés de flèches et de lances. La première chose que fit David fut de chanter et de jouer de la musique. Chaque fois que David se trouvait en difficulté, il savait toujours chanter et jouer, et c'est ainsi qu'il a été sauvé dans toutes ses tribulations.

   Une personne se rend compte qu'elle a de terribles problèmes, qu'elle endure de terribles souffrances. La première chose qu'elle doit faire c’est se lever à l’aube et chanter les mélodies du matin. Ainsi, elle va adoucir les jugements sévères. Tous les jugements et tous les troubles sont adoucis par la joie, le chant et la musique. Comme il est écrit : « Puissent-ils jubiler et se réjouir, ceux qui désirent mon salut » (Psaumes 35:27). Le roi David dit que tous ceux qui désirent son salut doivent être heureux et joyeux. Qu’elle est ce « salut » ? Ce sont les jugements sévères qui ont été édulcorés par la chanson et la joie. Le Zohar dit dans Paracha Vayichlah que le roi David chantait toute la nuit. Il se renforçait avec des chants et des louanges jusqu'à la lumière du matin. Une personne doit toujours être heureuse de pouvoir rendre grâce à Hachem. Et celui qui se comporte ainsi, de la façon que Hachem exige de lui, Il acceptera ses prières et le sauvera de tous ses accusateurs et de toutes les tragédies.

   Quand les gens ne dansent pas, ne chantent pas ou ne sont pas heureux, ils provoquent des dégâts autour d'eux. Quand une personne est brisée, elle détruit tout son potentiel, toute sa santé. Pourquoi êtes-vous tellement brisé ? Quelle catastrophe a eu lieu ? Chantez et dansez, par exemple un chapitre des Psaumes. Dites sept fois « Lamnatzeach B'neginot Mizmor Chir ». C’est la source du salut et de la guérison pour tout. Le Ari Z"L écrit que celui qui dit Lamnatzeach sept fois est garanti d’obtenir le salut, d’avoir des enfants, la guérison, etc. Les chansons et les mélodies sont le moyen pour adoucir l'ensemble des jugements sévères. Hachem est en colère parce qu’on ne se réveille pas pour chanter et jouer de la musique. Il n'existe aucun autre moyen pour adoucir les jugements sévères que la joie et la danse. C'est l'explication du « sur le feu de l'autel nous irons danser ». Un Juif ne perd pas sa foi un instant, mais il danse, chante et se réjouit de tous les moments de la vie, dans toutes les situations. Même dans les feux du camp d'Auschwitz, n'importe pas où, il faut toujours chanter et danser.

   Le mot ("Yehudi") Juif vient du mot rendre grâce ("Hodaya"). Il rend toujours grâce et chante. Peu importe ce que Hachem fait, Il est toujours bon. Hachem est toujours avec nous et ne nous abandonnera jamais, même pas une seconde. Nous sommes la nation de Hachem, son Peuple élu, sa Nation unique. Et qu’elle est notre spécificité ? C'est que nous ne nous arrêtons pas de chanter et de danser, même si nous sommes sur l'autel à l’abattage !