Paracha Ki Tissa


« Et tout le peuple se dépouilla des anneaux d'or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aharon » (32:3)


Là haut dans les cieux il y a un nombre incalculable de palais, avec des milliers de femmes justes de toutes les générations. Car chacune d’elle a construit un palais en haut avec ses languissements et ses désirs d’accomplir les commandements…

 

   Le saint Zohar dit du péché du veau d'or que Yonius et Yombros, les fils du méchant Bilaam, faisaient partie de la populace qui est sortie ensemble avec le Peuple d’Israël d’Égypte, ont commencé à les convaincre que certainement Moche n’allait pas revenir. S’il est monté au ciel, il n’en reviendra pas. Alors, il est nécessaire de confectionner un veau, et de procéder à un nouveau couronnement avec de la magie et de la sorcellerie. Ils ont dit qu’avec ce veau ils pourront conquérir des nations. Et ainsi, ils vont conquérir la Terre d'Israël. Immédiatement, ils sont allés vers Aharon HaCohen et ils lui ont dit : « Viens, fais-nous un veau ». Qu'est-ce que Aharon a fait ? Comment a-t-il fait en sorte de les « arranger »? Il leur a dit : « Allez vers les femmes, apportez-moi leurs anneaux dans leur nez. Vous leur direz que Aharon leur a ordonné de confectionner un veau ». Aharon savait que les femmes n'accepteraient jamais de faire un veau. Il savait qu'une femme qui a entendu une fois « il n’y aura pas d’autres dieux devant moi » (Chemot 20:3), rien ne pourra la faire changer d’avis ! Personne ne parviendra à la convaincre à ce sujet. C’est la nature de la femme : une fois qu'elle a entendu un précepte particulier, un commandement de la Torah, alors rien au monde ne peut l'influencer autrement.

 

    « Une femme qui craint Hachem est digne de louanges » (Mishlei 31:30). Une femme possède la crainte de Hachem. Une femme a plus de crainte de Hachem que l’homme. Les femmes n’ont pas participé au péché du veau d'or, et elles n’ont pas participé à la faute des explorateurs. La raison en est que dès le moment où les femmes ont accepté les Dix commandements, du moment où elles ont accepté le joug de la Torah et des Mitsvot, rien au monde ne pouvait plus les faire changer. Rien ne pouvait plus les inciter ou les persuader de changer. La foi des femmes est beaucoup plus forte que celle des hommes.

 

   Quand ils sont venus vers leurs femmes, chaque homme a crié à sa femme : « Quoi ? Vous ne croyez pas ce que Aharon HaCohen a dit ? N'avez-vous pas confiance dans les Justes ? Vous ne croyez pas que Aharon a dit de faire un veau ? Où est votre foi ? » Chaque femme a répondu à son mari : « Allons vers Aharon HaCohen. Nous allons discuter avec Aharon. Qu'est-ce que cela veux dire de faire un veau ? », après avoir entendu ce commandement : « Tu n’auras pas... ». D'un bout du monde à l'autre, dans soixante-dix langues. Pas un oiseau n’a gazouillé, ni une vache n’a meuglé. Et maintenant une telle parole va être modifiée ? Que voulez-vous dire « Aharon m'a dit ? » ? Pensez-vous que Aharon va changer l'un des Dix commandements ? Le saint Zohar dit à ce propos : « toute la nation s’est 'éclatée'... ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Le Zohar explique que les femmes n'allaient sous aucun prétexte les laisser prendre leurs anneaux ! Alors, ils ont attrapé leurs oreilles, leurs mains et leurs nez, et ensuite il est écrit : « et ils ont enlevé, arraché ». Ceci est similaire à « brisant les rochers des montagnes… » (Rois I, 19:11). Tout comme une personne peut être cassée, ils ont arraché les oreilles, ils ont arraché leur nez. Puis ils ont enlevé de force les bijoux, et ils ont coupé les doigts avec leurs anneaux dessus. Parce que quand les maris se sont mis une idée folle dans la tête, et qu’ils ont décidé de se confectionner un veau, alors Hachem doit nous prendre en pitié. Mais les femmes sont restées fermes dans leur simplicité, leur modestie, leur pureté et leur foi. Rien ne pouvait les faire changer dans leur foi, rien au monde !

 

   Également une femme peut être une prophétesse. Elle peut être la prophétesse Miriam, Devora la prophétesse. Comme le dit le Tanna Dbei Eliahou : « Je le jure par le ciel et la terre que n'importe qui peut mériter de voir la sainte Chehina, sans aucune exception. Le saint Zohar dit qu'il y a dans les cieux des palais. Certains sont le mérite de femmes justes. Il s'agit du palais appelé Batya fille de Pharaon. Des milliers de femmes amènent là-bas des nouveautés dans la Torah tous les jours. Il y a des milliers de femmes qui ont abandonné les richesses, des demeures. Comme Batya qui était la fille d’un roi et qui a tout abandonné pour devenir une simple Juive. Comme toutes ses femmes qui auraient pu devenir d’importantes directrices et qui ont tout abandonné pour être à la maison, et élever leurs enfants, les envoyer au Talmud Torah, et leur mari étudier la Torah. Elles disent des Psaumes, elles vont au Kotel. Alors, elles s’élèvent à un tel niveau qu’aucune autre femme ne peut atteindre. Et alors elles atteignent le niveau de Batya la fille de Pharaon qui s’est élevée avec son corps vers le Jardin d’Éden.

 

   Il s'agit du palais de Serah bat Acher où elle est entrée avec son corps dans le Jardin d’Éden. Et il y a le palais de Yocheved et le palais de Devora la prophétesse. Toutes ces femmes vertueuses des générations s’élèvent jusqu'à ces palais. Chaque femme reçoit un palais approprié en fonction de ses actes. Et il y a ainsi d'innombrables palais. Il y a un très grand nombre de femmes justes de toutes les générations. Chaque femme a construit un palais en haut selon ses désirs et ses aspirations à accomplir des Mitsvot. C’est comme pour Devora la prophétesse dont les désirs et les intentions étaient dans le seul but de promouvoir et de glorifier la Torah. Devora a confectionné des torches, de grandes bougies. Seulement afin que des Talmidei Hahamim soient en mesure de siéger durant toute la nuit à étudier la Torah, sans avoir de bougies qui s'éteignent au milieu de la nuit. Elle n'a pas utilisé des mèches, de la cire ou de l'huile de qualité inférieure. Mais elle a tout fait afin que la lumière de la bougie soit la plus brillante possible, elle a utilisé la meilleure cire et la meilleure huile et cela devait donner la lumière la plus forte possible. Il n'est jamais arrivé que la lumière soudainement s’éteigne au milieu de la nuit. Car alors ils auraient dû fermer leur sainte Guemara. Les bougies brûlaient toujours jusqu'au lever du soleil. Le Saint, béni soit-Il, a déclaré à Devora : “Tu as eu comme intention d'augmenter Ma lumière dans Yehouda et à Jérusalem, ainsi J’augmenterai ta lumière dans Yehouda et à Jérusalem”. Il lui a donné la prophétie. Il lui a donné de telles perceptions et compréhensions, elle était digne de devenir une juge, comme le dit Hida (Roch David, Paracha Bechalah). Tous les Hidouchim lui furent révélés, toutes les lois des juges lui furent dévoilées.

 

   Le Zohar dit dans la Paracha Michpatim “Devora Vtasher”, c’est une allusion au mérite de Devora de se sacrifier elle-même pour Hachem. Ce mot possède les mêmes lettres que le mot écran, Reshet. Les femmes ont l'aspect de l'autel. Car chaque femme a cet aspect de l'autel. En vérité, elles se sacrifient elles-mêmes pour Hachem. Elles élèvent les enfants, elles prennent soin de dix enfants. Les mères font tout. Elles se consacrent à leurs enfants, pour les nourrir, pour leur donner à boire, elles les félicitent et les encouragent, elles font tout cela avec une telle Messirout Nefech. Elles se sacrifient pour Hachem. Et c'est pourquoi elles peuvent être de vraies prophétesses.

 

   Quelle est la signification du mot Bayt ? Le Bayt c’est le Michkan/le Tabernacle. Le mot Michkan מ ש כ ן comporte les lettres initiales de (מיטה שולחן כסא נורה) lit, table, chaise, lumière. La femme nettoie la maison, elle élève les enfants, la maison est remplie de livres de la Torah dans lesquels les enfants apprennent la Torah. Son mari peut s'asseoir et étudier. Elle arrange les lumières des bougies, elle cuisine et prépare la nourriture. De cette manière, elle construit le Tabernacle. En s'acquittant de ses devoirs et obligations, elle peut littéralement atteindre le niveau de la prophétie.


   ‘Voici les ordonnances que vous placerez devant eux’ (Chemot 21:1). Toutes les lois de la Torah s'appliquent également aux hommes et aux femmes (Rachi). Une femme est comme un homme. Elle est obligée de suivre toutes les lois, y compris les interdictions. À elle également s’applique ‘Ne pas voler’ et ‘Ne pas assassiner’. À une femme aussi s’applique l’interdit de médisance, le Lachon Hara. Si elle décide de respecter tous les commandements comme il convient, consommer trois repas du Chabat et de Melava Malka, ne pas parler du Lachon Hara, ne pas dire de bêtises, etc., alors elle peut devenir une prophétesse encore plus grande qu’un homme. Une femme est exemptée d’étudier la Guemara, mais elle n'est pas exemptée de s'attacher à Hachem. Elle peut être attachée à Hachem aussi en faisant le ménage, la cuisine et la vaisselle, etc. Comme il est raconté au sujet de la femme de Rabbi Yitzhak Derobitzer, la mère de Rabbi Michal de Zlotshov, elle disait : ‘Kadosh, Kadosh, Kadosh’, alors qu’elle était en train de balayer la maison. Son mari lui a demandé : ‘Pourquoi tu dis ‘Kadosh, Kadosh, Kadosh’ ? Elle lui a répondu : ‘J'ai écouté le chant des anges. Les anges disent en ce moment la Kedoucha’.


   Lorsque Rabbi Moche Leib de Sassov est devenu aveugle, on lui a demandé ce qui l'avait provoqué. Il a répondu : "C’est en raison de mon épouse que je suis devenu aveugle… ". Pour tout elle dit toujours : ‘en l’honneur de Chabat, en l’honneur de Chabat’. Quand elle pétrit la pâte ou lorsqu’elle cuisine, elle dit : ‘en l’honneur de Chabat’. À chaque fois qu’elle dit ‘en l’honneur de Chabat’, un ange est créé. Pour chaque expression de ‘en l’honneur de Chabat’, des anges sont créés. Jusqu’à ce que toute la maison soit en feu. Toute la maison est pleine d'anges, au point que j'ai été aveuglé par toute cette lumière ! ’


   Si une femme remplit son rôle en tant que femme, si elle accomplit son travail fidèlement, avec dévouement, avec joie, avec crainte et respect, et pour l'amour de Hachem, alors des tâches des plus ingrates et des plus simples elle peut recevoir la prophétie.

 



 

 

           Retourner à la page Paracha

     

  Copyright © 2012  Breslov Institutions, Yeshivat "Shuvu Bonim",
All Rights Reserved.


 
Home Lessons given by the Rav HaRav Levi Itzchak Bender, zt"l